De l’importance du sound design

 

Parfois, le hasard fait que la musique de fond « passe bien » avec la vidéo réalisée (en quelques jours de travail). On se retrouve alors satisfait d’avoir limité la casse… Néanmoins, ça sonne creux. De bonnes animations accompagnées d’une musique de fond, ça devrait suffire, non ?

Comme vous vous en doutez… Pas vraiment !

En communication digitale, le motion design (graphisme animé) est aujourd’hui le médium le plus couramment utilisé pour transmettre une idée, un service. Premièrement, car il permet de délivrer une quantité d’informations conséquente en peu de temps, contrairement à un article (je vous la fais courte, promis). Deuxièmement, il est attractif et tend, selon le résultat, à émouvoir, surprendre, éveiller la sensibilité. Les animations graphiques peuvent alors devenir de véritables symphonies rythmiques visuelles, dignes d’entrer dans le panthéon du site Motion Café, la « Pause Café ».

À l’instar de la musique de film, le sound design est un médium qui se veut couplé à l’image dans le but d’accentuer son histoire.

Symphonies ?

Le duo musique et image ne date pas d’hier : "en effet, au temps du muet, un musicien improvisait au piano. Cela s'appelait "illustration de film". Le pianiste "créait", au fur et à mesure, de la musique. Il fallait que le mouvement, l'intensité, corresponde au rythme et à la puissance des images. […] On en vint alors à éditer des recueils de morceaux. […] Les titres de ces fragments portaient les noms suggestifs de "désert", "eau", tempête", "bataille", "fuite". Telle fut l'origine de la musique de film" (Le Rôle de la musique dans un film, Séquences N°14, 1958).

En plus de combler le « vide » produit par l’image sans son original (au temps du muet), la musique s’est imposée comme élément indispensable dans un film. Ainsi, par sa place tout aussi importante que l’image, on peut dire que la musique est devenue le « deuxième film ». Il serait dommage de la traiter à la légère, non ?

Plan de François Civil avec un casque sur les oreilles dans le chant du loup
François Civil dans Le Chant du Loup, Antonin Baudry, 2019

Le sound design peut alors légitimement être considéré comme la « deuxième animation ». Le son alimentant l’image et inversement, on en vient à remettre la musique « conventionnelle » en question, amenant à des créations musicales spécifiques à l’image animée. En témoignent les projets ci-après des agences Buck et Gunner, qui regroupent tous les critères d’un film d’animation réussi. Dès lors, en observant une évolution de la musique elle-même, est-ce que cette dernière pourra, à l’avenir, se passer d’image ?